Adjaratou Ouedraogo vit et travaille à Ouagadougou. Elle est l’une des rares femmes peintres du Burkina Faso.
Elle est née à Lomé, au Togo. Son travail est comme une exploration intrinsèque, elle dissèque son histoire personnelle, ses fragilités, des blessures qui remontent à l’enfance. L’absence de la mère. La plasticienne met en scène un récit à la frontière entre image et mémoire où s’incarnent des moments de vie soigneusement découpée puis presque religieusement, rangée dans des boîtes, à l’image de ses personnages enfantins qui apparaissent dans des positions étonnantes, extravagantes, presque étriquées.
Adjaratou Ouedraogo perfectionne sa technique depuis 2000. Fusain, acrylique ou encore le pastel, elle manie ses outils avec une délicatesse incisive. Elle s’exprime à travers différents médiums comme la peinture, le dessin et la sculpture.
L’univers coloré de sa peinture est peuplé de personnages enfantins, silhouettes transfuges d’une enfance douloureuse. Il tisse les décors du petit théâtre de l’intime, ouvre le dialogue d’un perpétuel questionnement identitaire. Mais c’est alors que le superbe prodige a lieu: la couleur chasse la tristesse, quand l’artiste crée par touches vives et colorées, qui constituent désormais sa marque personnelle. Adjaratou Ouedraogo accorde une grande importance à la couleur, à la matière. Ses œuvres sont loin de laisser indifférent. Son écriture comme autant de langages dissout tous les obstacles pour s’affranchir des contraintes, des normes. Et l’art, soudain, permet à l’artiste, comme une sorte de miracle, d’opérer un transfert, nos mondes intérieurs communs, une histoire dans l’histoire, et ce un lien poétique entre notre mémoire et notre enfance, nos vécus.
Se situant dans une filiation naturelle avec l’artiste américain Jean-Michel Basquiat, elle affiche aujourd’hui une proximité de formes avec le célèbre artiste malien, Amadou Sanogo.
Adjaratou Ouedraogo réalise également des films d’animation. En 2016 elle performe avec « Le Crayon », un court métrage de 4’30 qui fut sélectionné par le CNA au Fespaco 2017 qui se tient à Ouagadougou, au Burkina Faso, et titré meilleur film d’animation en 2016 au AMAA – Africa Movie Academy Awards (Lagos, Nigeria).
Grâce au soutien et au sponsoring de monsieur George-Arthur Forrest qui ont rendu possible la rencontre entre l’artiste et la RDC, l’Institut français de Lubumbashi et l’Asbl Dialogues accueilleront cette grande plasticienne à Lubumbashi au mois de mai 2021. Outre une résidence à la Halle de l’étoile et un atelier de rencontre avec les artistes congolais, le travail réalisé durant cette résidence sera présenté au public à l’occasion de deux vernissages, le premier à la GAC de l’ASBL Dialogues vendredi 11 juin 2021 à ? heure, le second le lendemain à l’Institut français – Halle de l’Etoile, samedi 12 juin à 17 heures.
Expositions personnelles
Maison Rouge de Cotonou, Bénin (2018); « Les gens de la carrière », galerie Passage de Sète (2017); « Ma force Tranquille », villa Yiri Suma, Ouagadougou, Burkina Faso (2017); galerie de l’école Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence (2017); galerie Abdoulaye Konaté à la fondation du Festival sur le Niger, Ségou (2016); Galerie Hannah, Namur, Belgique (2016); « Circonférence de l’intime», galerie de l’Oratoire, Villeneuve-lès-Avignon, France (2015) puis à l’Institut Français de N’djamena, Tchad (2015); «Exodes», galerie Une IMAGE, Saint Etienne, France (2014); Métamorphoses au Goethe Institut Ouagadougou, Burkina Faso (2013), Centre de Développement Humain (C.D.H.), Viareggio, Italie (2010).
Le travail d’ Adjaratou Ouedraogo a été présenté sur plusieurs foires dans le monde en 2018 et 2019, notamment à AKAA (Paris) ainsi qu’à 1:54 Contemporary Art from Africa (New York). Elle a par ailleurs récemment intégré de prestigieuses collections privées en France, en Italie et aux États-Unis.