François Amisi

Né en 1935 dans la province du Maniema, François Amisi est un artiste congolais. Son œuvre picturale est liée à l’évolution de ce vaste pays. C’est en 1951 à Elisabethville, aujourd’hui Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, qu’ Amisi s’inscrit au cours de l’Académie des Beaux-Arts dirigée par Laurent Moonens. Dans cette ville se trouve depuis 1946 le fameux Atelier d’Art Indigène, dit “Le hangar” initié par Pierre Romain Desfossé. Créée à partir du Hangar, atelier fondé en 1946 par Pierre Romain-Desfossés, l’Académie s’appuie sur ses premiers enseignants, Bela Sara, Pilipili Mulongoy et Mwenze Kibwanga. A la mort de ce dernier en avril 54, les principaux artistes de l’ Atelier, Pilipili et Mwenze Kibanga sont repris par Laurent Moonens comme moniteurs. Amisi croisera ces peintres et, assez rapidement, va mettre au point des approches picturales bien personnelles .

En 1954, il est distingué et remporte le prix du Ministre des Colonies (*) C’est le début d’une renommée pas toujours facile à assumer auprès de ces proches.
En 1958, il participe à l’aménagement du pavillon du Congo lors de l’Exposition Universelle de Bruxelles. Puis arrivent les temps agités de l’Indépendance du Congo en 1960. L’événement, l’Histoire, il les vivra chez lui au Katanga.
Sa peinture est pour l’essentiel d’un genre décoratif : ses sujets privilégiés sont des scènes villageoises, animalières ou des foules sur les marchés.

En 1953, François Amisi crée le style «flamme», inspiré d’une vision, où son regard perçoit au travers des flammes les êtres humains, les animaux et les objets légèrement déformés. Ce style a été dévoilé pour la première fois au public durant l’ex- position internationale de Mulongwe au Zimbabwe. En 1954, Amisi se distingue et remporte le prix de peinture du Ministère belge des Colonies.

Dans les années 1955-56, il affine le style «saigné», inspiré des vitraux. Dans son atelier, toujours à la recherche de styles innovants, de nouvelles techniques et de créations, il perfectionne les styles «haché» et «croix».

Il découvre aussi ce que les experts appelleront le style «tourbillon», symbolisé par le mouvement et la vivacité des scènes de vie quotidienne d’hommes et de femmes, de danseurs, de chasseurs, de marchés, mais également d’animaux en liberté et d’objets tels que les masques, dont il souligne la diversité des expressions, structurant les faces de manière à toucher au surnaturel et au culte des ancêtres. L’univers coloré d’Amisi donne vie à des œuvres pétillantes, pleines de charme, d’intensité et de mouvement, dépeignant un Congo aux mille et une facettes.

En 1958, François Amisi participe à l’aménagement du pavillon du Congo lors de l’Exposition universelle de Bruxelles.

Près de septante ans après cet évènement, en 2025, l’Asbl Dialogues souhaite rendre hommage à ce peintre d’exception.